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Que faire à Johannesburg ? | Top 10 des lieux incontournables

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10 endroits à visiter absolument pour découvrir Johannesburg

Vous avez prévu un voyage en Afrique du Sud ? Vous hésitez à inclure une étape à Johannesburg ? Avec la mauvaise réputation qui la précède, cette destination est souvent oubliée, voire évitée, par les touristes. Pourtant, celle que l’on surnomme affectueusement Joburg ou Jozi est le poumon économique et un haut lieu historique de l’Afrique du Sud. Mais surtout, elle est sa cité la plus vibrante et la plus avant-gardiste. Avec cette sélection de 10 lieux incontournables ou insolites, vous saurez quoi faire à Johannesburg !

1. Plonger dans l’histoire tourmentée de l’Afrique du Sud

Souvent effleuré dans nos cours d’histoire européens, le parcours de l’Afrique du Sud mérite qu’on s’y attarde. Pour comprendre toute la complexité de la « nation arc-en-ciel » du XXIe siècle, il est indispensable d’en savoir un peu plus sur son passé. Une excursion au Musée de l’apartheid s’impose ! 

Le parcours commence avec un ticket qui vous classe aléatoirement comme « blanc » ou « non blanc ». Une fois entré par la porte qui vous correspond, vous êtes directement plongé dans l’histoire de cette politique ségrégationniste. L’exposition remonte même jusqu’aux guerres anglo-boers, qui ont vu s’affronter l’armée britannique et les premiers colons hollandais. Le programme n’est pas réjouissant, mais ô combien enrichissant humainement. On ne sort pas indemne d’un tour dans ce musée… 

Mon conseil :

Ce lieu émouvant est si dense en informations que je vous recommande fortement d’être accompagné par un guide local. 

Selon le temps dont vous disposez, complétez ou remplacez cette visite par celle de :

  • – Constitution Hill, l’ancienne prison ;
  • – ou la ferme de Liliesleaf, qui fut le quartier général clandestin du parti de l’ANC (African National Congress).

2. Visiter Soweto autrement

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Impossible d’évoquer l’histoire sans parler de Nelson Mandela, leader de la lutte contre l’apartheid et premier président noir d’Afrique du Sud, de 1994 à 1999. Son ancien domicile, où il a vécu avec sa seconde épouse Winnie Mandela, se situe dans le township de Soweto, au sud-ouest de Jozi. 

Cette petite maison en briques typique du quartier est aujourd’hui un musée. Vous la trouverez au numéro 8115 de Vilakazi street — une rue d’autant plus célèbre qu’elle est la seule au monde à avoir logé deux prix Nobel de la paix. En effet, la demeure de l’archevêque Desmond Tutu est localisée une centaine de mètres plus bas. 

Faites ensuite un tour au mémorial dédié à Hector Pieterson. Cet écolier sud-africain, abattu par la police lors des émeutes de Soweto en 1976, est un autre symbole majeur de la lutte contre l’apartheid. Non loin, l’imposante Église catholique Regina Mundi, dessinée par l’architecte Anthony Noel Errol Slaven, mérite également le détour.

Sur un registre plus léger, profitez de cette incursion pour déjeuner dans un restaurant local traditionnel et déguster une bière brassée à Soweto. Quant aux amateurs de sensations fortes, ils peuvent sauter à l’élastique entre les tours de l’ancienne centrale électrique.

Pour explorer Soweto de façon authentique, rien de tel qu’un guide du cru, combiné à un mode de transport original. Vous pourrez ainsi vous déplacer à vélo ou en tuk-tuk, et, si le cœur vous en dit, visiter des projets communautaires — la garantie d’une expérience 100 % immersive !

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3. Marcher dans les pas de Gandhi

Saviez-vous que Gandhi avait vécu 21 ans en Afrique du Sud, de 1893 à 1914 ? C’est d’ailleurs ici, confronté à la discrimination envers les personnes de couleur, que le jeune avocat théorise et développe le satyagraha, son principe de résistance non violente. 

Bien des années plus tard, les militants de l’ANC, dont Nelson Mandela, s’inspireront de cette philosophie dans leur combat contre l’apartheid. Certes, face à la violence de la répression, l’ANC se résoudra finalement à employer la force. Mais cette lutte armée sera uniquement orientée contre les infrastructures de l’État, et non les individus.

Aujourd’hui, il est possible de marcher dans les pas de Gandhi en visitant Satyagraha House, la maison de son ami l’architecte allemand Hermann Kallenbach. Gandhi y a séjourné entre 1908 et 1909. Transformé en maison d’hôtes, ce lieu paisible est aussi un musée qui retrace la vie du Mahatma en Afrique du Sud et un délicieux restaurant — végétarien bien sûr !

4. Comprendre l’architecture du centre-ville de Johannesburg

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Le centre de Joburg (CBD, pour Central Business District) recèle de petits trésors architecturaux, issus notamment des courants art déco et modernisme. La ville a compté un grand nombre d’immeubles inspirés de l’art déco new-yorkais, gagnant même le surnom de petit Manhattan.

Certains d’entre eux ont survécu jusqu’à présent et donnent un aperçu de ce que fut la cité à une époque. Citons par exemple l’immeuble Anstey’s, Manners Mansion et le Normandie Court.

D’autres constructions ont été imaginées par des disciples de Le Corbusier, puis d’Oscar Niemeyer ou encore d’Auguste Perret après la Seconde Guerre mondiale. Dans les années soixante-dix, place au gigantisme avec la Hillbrow Tower, tour de communication culminant à 270 mètres et repère emblématique de la skyline de Jozi.

5. Monter en haut de la mythique Tour Ponte

La Tour Ponte est l’un des bijoux architecturaux de Joburg. Son histoire chaotique mérite le détour. Posée directement sur un amas rocheux, cette construction brutaliste de 54 étages (173 mètres) est cylindrique et creuse en son milieu. 

Édifié entre 1971 et 1975, ce gratte-ciel est alors le plus haut lieu d’habitation en Afrique. Son objectif : permettre une vie en vase clos avec des appartements confortables, voire luxueux, des commerces et même une piscine. Il est donc implanté au milieu des quartiers blancs et en vogue de Hillbrow, Berea et Yeoville. 

Des noms qui sont associés aujourd’hui à des zones mal famées… Effectivement, après les émeutes de Soweto en 1976, l’utopie architecturale s’effondre : les habitants fuient pour des quartiers plus sûrs et la tour se dégrade au gré des squats, jusqu’à devenir un repère pour trafiquants en tous genres. La légende veut que, lorsque l’immeuble est racheté par des promoteurs en 2007, les déchets accumulés au centre montaient sur plus de 10 étages et cachaient en leur sein des cadavres…

Heureusement, la Tour Ponte a désormais entamé sa renaissance. Les classes moyennes la plébiscitent à nouveau et il faut s’inscrire sur une liste d’attente pour espérer occuper un des appartements rénovés, offrant une vue imprenable sur la ville.

Pour pénétrer dans cet impressionnant monument, une seule adresse : l’association Dlala Nje, qui organise les visites guidées et gère un centre communautaire pour les enfants du quartier.

6. S’émerveiller devant le spectacle des jacarandas

jacarandas Johannesburg

Le printemps austral est l’une des meilleures périodes pour voyager à Johannesburg. Les températures sont très agréables et la saison des orages n’a pas encore commencé. Plus précisément, si vous avez l’opportunité de vous envoler pour l’Afrique du Sud en octobre, vous pourrez admirer la spectaculaire floraison des jacarandas.

Originaire d’Amérique du Sud, le jacaranda est arrivé dans le Gauteng avec la ruée vers l’or, à la fin du XIXe siècle. Rapidement populaire, il est planté dans toutes les rues, accompagnant la croissance de la cité.

Pour contempler les avenues parées de fleurs mauves, déambulez donc dans les anciens quartiers comme Parkwood, Rosebank, Melville, Westcliff, etc. Prenez de la hauteur en déjeunant au Four Seasons Westcliff : de la terrasse, vous profiterez d’une vue magnifique sur les floraisons des quartiers nord.

Outre les jacarandas, vous constaterez que la ville est étonnamment verte, dotée de nombreux parcs très appréciés des promeneurs et des sportifs. Joburg revendique d’ailleurs le titre de plus grande forêt urbaine plantée par l’homme au monde : avant la ruée vers l’or, ce haut plateau n’abritait que de vastes prairies.

7. Dénicher les artistes sud-africains de demain

L’art contemporain africain est en plein boom. Si les œuvres du peintre Nelson Makamo s’arrachent désormais à prix d’or, il est encore temps de découvrir d’autres pépites plus abordables. Pour cela, Johannesburg est doté de nombreuses galeries d’art : Everard Read, Goodman, Circa et Keyes Art Miles, pour ne citer qu’elles, sont toutes situées dans le quartier de Rosebank.

Et pour rencontrer directement les artistes, visitez leurs ateliers ! La plupart se trouvent dans le CBD, source d’inspiration inépuisable pour les peintres et sculpteurs. 

Je vous conseille de faire un tour à Victoria Yards, idéalement le premier dimanche de chaque mois, lorsque tous les artistes sont présents dans leurs studios. Cet ancien ensemble industriel réhabilité abrite des ateliers, mais aussi une ferme urbaine, des restaurants et des showrooms. Autre vivier d’artistes, August House se situe dans un bâtiment industriel art déco, transformé en résidence pour 50 artistes.

8. Découvrir une scène qui compte dans le street art

Johannesburg occupe une place majeure dans l’art urbain. Certains de ses représentants sont d’ailleurs reconnus au niveau international, comme Mars, Falko One ou encore Faith47 (une des rares femmes du milieu). 

Les graffeurs ont investi le centre-ville, laissé à l’abandon après la fin de l’apartheid. Et depuis quelques années, certains guides spécialisés proposent des visites thématiques « street art », principalement à Maboneng, Braamfontein ou Newtown. Des accompagnateurs indispensables pour dénicher les plus belles créations et connaître leurs histoires. Vous deviendrez incollable sur les techniques utilisées, du tag (simple signature) à la masterpiece (fresque murale), en passant par le throw-up (grandes lettres enchevêtrées).

Preuve de l’importance et de la reconnaissance de la scène sud-africaine : des artistes du monde entier viennent y apposer leurs œuvres. C’est le cas de l’Américain Shepard Fairey (Obey), à qui l’on doit le célèbre portrait de Barack Obama avec le message HOPE. Il est venu réaliser une gigantesque représentation de Nelson Mandela, baptisée The purple shall govern. Comme celle-ci, de nombreuses fresques sont des commandes de la municipalité ou d’entreprises, dans une volonté de renaissance du centre-ville.

9. Sortir à Johannesburg dans une ambiance jazzy

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Si vous avez envie de sortir à Joburg et de prendre le pouls de sa vie nocturne trépidante, vous aurez l’embarras du choix. Mais je vous invite plus particulièrement à saisir cette occasion pour découvrir le jazz sud-africain. 

Son style unique est né dans les bidonvilles de la métropole à partir des années vingt : pour échapper à la dureté de la vie, des groupes jouaient une musique improvisée et énergique dans les bars clandestins. Métissage de jazz américain, sons et rythmes africains, ce style est baptisé Marabi.

Pour écouter cette musique, je vous recommande le bien nommé Marabi Club. Situé au centre-ville de Johannesburg, c’est un lieu à l’atmosphère sans pareil. Il combine décoration d’époque, délicieuse nourriture, service prévenant et groupe de jazz live. Ici, les dîners se terminent toujours sur la piste de danse !

Le club est niché au sous-sol du boutique hôtel The Hallmark House. Une astuce : venez avant le coucher du soleil pour profiter d’un verre sur le rooftop, qui vient d’être rénové. La vue à 360° sur la skyline est à couper le souffle !

10. Acheter de l’artisanat et des tissus africains 

Qui dit tourisme dit shopping ! Alors voici quelques adresses pour ramener avec vous des souvenirs authentiques. 

Direction tout d’abord le Fashion District, quartier dédié à l’industrie textile. Vous y trouverez des vêtements et accessoires modernes ou traditionnels, mais surtout des coupons de tissus à des prix très abordables. Ce quartier cosmopolite rassemble des produits de tout le continent africain : du coton éthiopien au tartan maasaï, sans oublier les incontournables tissus en wax et bien sûr le shweshwe, LE tissu sud-africain. Ce dernier est en coton épais, de différentes couleurs, et orné de motifs géométriques répétés à l’infini.

Johannesburg regorge également de petits marchés ou lieux dédiés à l’artisanat. Certains, comme 44 Stanley, sont ouverts tous les jours, d’autres selon un calendrier spécifique. Ainsi, le Rosebank rooftop market vous accueille tous les dimanches, le Bryanston organic market les jeudis et samedis, The Playground les samedis, le Field market le deuxième samedi du mois… Vous pourrez y faire des achats, mais aussi déjeuner, car les Sud-Africains adorent joindre l’utile à l’agréable !

Que faire à Johannesburg ? Quelques conseils pratiques

J’espère que ce petit échantillon vous donnera envie de sillonner ma ville !

Grand classique, le bus rouge à étage peut s’avérer une bonne option pour commencer. Le commentaire audio, riche en anecdotes, est très instructif. Sur une demi-journée ou plus, vous passerez devant les principaux sites touristiques et historiques, tout en ayant la possibilité de descendre aux arrêts de votre choix. Cela vous permettra par exemple de voir le musée de l’apartheid et de découvrir le street-art dans le quartier de Newtown. Allez déjeuner au Playground, ou encore vous amuser au parc d’attractions de Gold Reef City, avant de remonter dans le bus suivant.

L’idéal pour appréhender cette ville en toute sécurité et en profondeur reste de vous attacher les services d’un guide. Anglophone ou francophone, il est essentiel pour parcourir les musées ou vous rendre dans le CBD.

Quant au nombre de jours nécessaires pour visiter Johannesburg, je vous suggère d’y passer au moins 48 heures, voire plus. Vous pourriez alors en profiter pour assister à un match de rugby — une religion ici ! — ou explorer la région autour de Joburg, avec entre autres :

  • – la capitale Pretoria pour ses musées (et ses jacarandas aussi !) ;
  • – le « berceau de l’humanité » avec la célèbre grotte de Sterkfontein (où fut découvert le squelette d’australopithèque le plus vieux et le plus complet au monde) ;
  • – les randonnées à pied ou en VTT dans les réserves naturelles, au milieu des antilopes et des girafes.

Bref, les options ne manquent pas ! Deux agences de voyage locales francophones, testées et approuvées, peuvent vous aider à organiser votre séjour : Effective Connections et Travel with Marie.

Et une fois dans l’hémisphère sud, pourquoi ne pas prolonger vos vacances en faisant un saut sur l’île de La Réunion ? Elle n’est qu’à 4 heures de vol de Jozi !

Florence Clair