Un road trip au Pérou ? Rien de tel pour explorer pleinement ce vaste pays. Mais c’est un périple qui se prépare, surtout si l’on n’est pas un globe-trotter confirmé ! De nombreux trésors sont à découvrir : les sites archéologiques incas, le lac Titicaca, l’Amazonie ou encore les sommets andins. Sans oublier l’emblématique Machu Picchu… Et pour se tenir à l’écart de la foule de touristes, mieux vaut connaître quelques bons plans ! Après un séjour en terre inca durant l’été 2022, je suis rentrée avec l’envie de partager cette aventure stimulante. Je vous propose donc mes conseils et astuces pour un voyage authentique au Pérou. Pour celles et ceux qui souhaitent une réelle immersion dans la culture péruvienne, hors des sentiers battus !
Conseils pratiques pour organiser un séjour péruvien

Pour planifier mon road trip au Pérou, les blogs de voyage m’ont été bien utiles. À mon tour de vous livrer quelques informations pratiques pour bien organiser votre séjour !
Choisir un itinéraire restreint
Partir en vacances au Pérou pour une durée de 10 jours, 2 semaines, 1 mois ? La superficie de ce pays équivaut à 2,5 fois la France et le réseau ferroviaire est limité. Alors pour une expérience enrichissante, mieux vaut tabler sur un minimum de 3 semaines. Et encore, il va falloir faire des choix !
Si vous avez peu de temps et que vous atterrissez dans la capitale péruvienne, vous pouvez vous contenter de la côte Pacifique. Lima, les lignes de Nazca, le canyon de Colca, la ville blanche d’Arequipa, la province de Huaral ou les îles Ballestas : vous trouverez de quoi vous satisfaire !
Mais si vous partez plusieurs semaines, vous pourrez rejoindre Cusco et visiter les ruines de la Vallée sacrée. Il serait bien dommage de quitter le Pérou sans avoir vu le célèbre Machu Picchu. Selon votre itinéraire, cela vous permet également de vous rendre au lac Titicaca rencontrer les communautés de ses îles. C’est ce que j’ai fait, et je ne le regrette pas !
Bien préparer sa valise
Les saisons sont inversées par rapport à la France. Les températures sont plus élevées de novembre à février et correspondent à la saison des pluies. Entre mars et novembre, le temps est sec et ensoleillé, mais il peut faire très froid dans les montagnes.
Étant enseignante, j’ai opté pour le mois de juillet, vacances scolaires obligent ! Et vu mon circuit, il était nécessaire d’emporter des vêtements chauds et d’autres plus légers. Entre l’hiver doux de Lima, la chaleur et l’humidité de l’Amazonie et les nuits glaciales dans les hauteurs andines, ce n’était pas facile de boucler ma valise !
Au lieu des affaires habituelles, je vous liste les indispensables :
- – un maillot de bain pour les eaux thermales ;
- – une protection solaire, un chapeau ou une casquette, et des lunettes de soleil ;
- – du baume à lèvres et des gants ;
- – un sèche-cheveux de voyage, une serviette en microfibre et un imperméable pour la jungle ;
- – un adaptateur électrique et une batterie de rechange ;
- – des pastilles d’iode, une lampe frontale et un sac de couchage grand froid pour le trekking.
Se préserver du mal des montagnes
J’ai atterri directement à Cusco car je souhaitais optimiser mes trois semaines. Les 23 h de trajet en bus depuis Lima ne rentraient pas dans mon emploi du temps ! Cette ville se situe à 4 000 mètres d’altitude, au milieu de la cordillère des Andes. Or, il est conseillé de s’acclimater progressivement pour éviter de souffrir du mal des montagnes…
Le soroche – comme on l’appelle en quechua – est provoqué par le manque d’oxygène. Il se manifeste par des maux de tête, des essoufflements, des vertiges ou des nausées. Ces symptômes qui peuvent inquiéter disparaissent naturellement au bout de 1 à 2 jours. Pour s’en préserver, les Péruviens mâchent régulièrement des feuilles de coca.
Je n’ai éprouvé qu’une légère oppression en arrivant, que j’ai vite oubliée en visitant l’ancienne capitale de l’Empire inca ! Cependant, ne suivez pas mon exemple, c’est un risque à ne pas négliger. Une étude de l’université de Washington rapporte que « 40 % des personnes qui montent jusqu’à 3 000 mètres présentent une forme quelconque du mal des montagnes ». Il est donc préférable de laisser au corps le temps de s’habituer en séjournant d’abord dans des lieux moins élevés en altitude.
Pratiquer un tourisme responsable et durable
Je considère que voyager à l’étranger est une responsabilité, qui implique de respecter le territoire et sa population. Dormir chez l’habitant, se déplacer en bus et en colectivo (transport collectif en van) ou manger local limitent l’impact écologique. Sans compter que cela réduit fortement le budget du séjour ! En outre, le slow tourisme permet de mieux s’imprégner de la culture du pays en privilégiant les rencontres avec ses communautés.
Avant mon départ, j’avais eu quelques échanges avec un Français installé à Cusco, Arnaud Lagadec. Marié à une Péruvienne, il m’a offert son aide pour organiser mon voyage. J’avais trouvé ses coordonnées sur le forum du Guide du routard, où il était recommandé par de nombreux globe-trotters.
Si besoin, vous pouvez lui envoyer un mail à alagadec@yahoo.com ou le joindre par WhatsApp au +51 984 475 205. Des connaissances et des membres de sa famille disposent de chambres à louer dans diverses villes du Pérou. Voici les contacts dont il m’a fait bénéficier :
- – Lima : Anita Remon (qui parle le français) au +51 980 750 744 ou ana8remon@hotmail.com ;
- – Llachón au bord du lac Titicaca : Oliver et Sebastiana au +51 927 808 712 ;
- – Cuzco : Doris et sa fille Karina (qui parle le français) au +51 931 879 022 ;
- – Forêt amazonienne : Nicolas au +51 984 636 349.
Réserver avant de partir ou improviser ?
J’avais réservé quelques semaines plus tôt le trek du Salkantay et le circuit dans la forêt amazonienne. En pleines vacances d’été, j’avais peur que ce ne soit complet. Mais je me suis rendu compte qu’il n’était pas nécessaire d’anticiper. Les voyageurs ayant pris le risque d’attendre ont payé moins cher sur place.
Par exemple, pour les excursions dans la Vallée sacrée, de nombreux rabatteurs sont présents dans les rues de Cusco. Vous pouvez comparer les prix d’une agence à l’autre, et au Pérou, tout se négocie ! Aussi, il n’est pas utile de prévoir les logements et les transports, même en haute saison.
En revanche, il est indispensable d’acheter votre place pour le Machu Picchu. Même si le quota de visiteurs a été augmenté, il faut vous y prendre 2 mois avant. Et si vous rêvez de tenter l’Inca Trail, réservez au moins 6 mois avant votre départ. Parcourir le chemin de l’Inca et voir le soleil se lever sur la cité perdue est très convoité !
Bons plans pour un road trip au Pérou
Pour explorer ce que ce pays a à offrir, difficile de ne pas exploser son budget ! Voici quelques bons plans en mode économique, hors des zones touristiques bondées.

Se loger à Llachón au bord du lac Titicaca
Ce lac navigable le plus haut du monde est un incontournable de votre road trip. Mais des hordes de vacanciers s’y pressent ! Alors pour éviter Puno et son flot de visiteurs, j’ai mis le cap sur un petit village tranquille, Llachón. Sa communauté paysanne propose des chambres chez l’habitant et des excursions en bateau vers les îles flottantes d’Uros ou Taquile et Amantani.
Depuis Cusco, le trajet prend environ 8 h : un bus pour Juliaca, un colectivo jusqu’à Capachica et enfin un autre pour Llachón. Son isolement géographique lui a permis de conserver son authenticité et d’offrir une réelle immersion dans la culture péruvienne. Pour ceux qui fuient le tourisme de masse, c’est un véritable havre de paix.
Éviter la foule dans la vallée sacrée des Incas
Mieux vaut se lever tôt pour éviter l’affluence dans la vallée de l’Urubamba ! Elle regorge de trésors, mais est très très très populaire… Pisac, la forteresse d’Ollantaytambo, Chinchero, les salines de Maras ou Moray se visitent plus tranquillement le matin. Comme les sites sont assez éloignés les uns des autres, un taxi collectif est une bonne option pour s’y rendre.
En ce qui concerne la Rainbow Mountain (Montagne aux 7 couleurs), il est quasiment impossible d’échapper à la foule. Le sentier est pris d’assaut dès l’aube et ressemble à une autoroute de piétons. L’astuce est de bifurquer vers la droite en direction de la vallée Rouge. Une fois payés les 10 soles du droit d’entrée, je me suis retrouvée seule face aux montagnes colorées !
S’initier au trekking pour rejoindre la mythique citadelle inca
Pour m’épargner l’achat de l’onéreux billet de train pour le Machu Picchu, j’ai opté pour la marche. J’ai choisi le trek du Salkantay, plus difficile, mais moins fréquenté que le fameux chemin de l’Inca. Il vous fait traverser des paysages incroyables du pied des montagnes enneigées jusqu’en bordure de forêt amazonienne. 75 km intenses (9 h de marche le 2e jour !), mais mémorables.
Pour 275 $, guide, nourriture, porteurs et nuits en campement sont compris. Nous formions un groupe de 15 personnes, ce qui est trop à mon goût pour partager ce type d’expérience. Nous avons croisé beaucoup de baroudeurs en solo qui s’étaient économisé les services d’une agence. Un guide n’est pas nécessaire pour suivre l’unique sentier et plusieurs camps se trouvent sur le parcours :
- – Sky Camp à Soraypampa ;
- – campement d’Arrayan Pata ;
- – Cabanes andines à Chaullay ;
- – campement La Playa ;
- – Mountain Sky View à Collpapampa ;
- – Jungle Domes à Lucmabamba.

Visiter le Machu Picchu sans se ruiner
Aguas Calientes, seul point d’accès pour la mystérieuse citadelle, est une ville attrape-touristes artificielle. Une option intéressante est de se loger dans une auberge tenue par une famille péruvienne, les Jardins de Mandor. Dans une végétation luxuriante, à 45 minutes à pied par les rails du train, vous serez à l’abri de la cohue.
Pour accéder au Machu Picchu, vous avez le choix entre prendre une navette hors de prix ou grimper ! Je me suis frottée à l’ascension des centaines de marches et la récompense à l’arrivée vaut largement cet effort… Économisez votre argent pour payer un guide, indispensable pour comprendre ce lieu fascinant. Ceux parlant français ont des tarifs élevés, alors optez pour l’anglais ou l’espagnol, ou joignez-vous à un groupe.
J’avais choisi le circuit 4 pour 152 soles, moins cher, et amplement suffisant pour être chamboulé·e ! Attention, pas de retour en arrière possible sur le site. Je le savais et je me suis fait avoir… Pour rentrer à Cusco en mode économique, je vous suggère la marche de 2 h 30 jusqu’à Hidroeléctrica. Ensuite, prenez un colectivo réservé au préalable.
Partir en excursion en Amazonie péruvienne
Explorer la forêt amazonienne est une étape de mon voyage que j’ai adorée. J’ai passé 4 jours dans le parc national du Manú et je n’ai qu’un seul regret : c’était trop court ! Pour s’enfoncer le plus possible dans la jungle et profiter de toute la biodiversité, une semaine n’est pas de trop. Évidemment, le coût est important, mais cette expérience reste inoubliable.
Pour vivre une aventure dépaysante, mieux vaut éviter les parcours en étoile à partir d’un lodge (de luxe !). Un circuit convient davantage pour découvrir cette zone sauvage et préservée. Des hébergements sommaires, de la marche dans la boue, des affaires qui ne sèchent pas, mais des moments intenses ! Notre petit groupe était mené par un guide fantastique, qui nous a transmis sa passion pour la forêt tropicale.
Sortir des quartiers touristiques de Lima
Les avis recueillis durant mon périple étaient unanimes : la capitale péruvienne est laide et sans aucun intérêt ! Pourtant, j’ai plutôt aimé mon passage dans cette ville. Le centre historique et ses monuments coloniaux, ainsi que le charme de Barranco et son pont des Soupirs, valent le détour. Même sous la garúa, brume humide et persistante de l’océan !
J’ai séjourné dans le quartier de San Borja, chez Anita, qui m’a gentiment guidée loin des quartiers touristiques. Nous avons pris le métro pour Gamarra, à la découverte du plus grand marché d’Amérique du Sud. Je suis restée fascinée par l’effervescence qui règne dans cette foire tentaculaire. Il ne faut pas se priver d’y aller, tout en suivant les consignes de sécurité : pas de sac, pas de portable, et le portefeuille bien à l’abri sous la veste !
Lima était la dernière étape de mon road trip au Pérou. Après 3 semaines en immersion dans ce pays, le retour en France ne fut pas évident ! Visiter le Pérou laisse des souvenirs impérissables et le Machu Picchu… non, il n’y a pas de mots pour le décrire. Allez-y, vous verrez, vous en ressortirez ébloui·e. Son titre de « nouvelle merveille du monde » n’a pas été attribué au hasard !